samedi 17 octobre 2009

Guy Goffette


On savait Guy Goffette grand admirateur de Verlaine, grâce aux deux livres qu'il lui a consacrés : Verlaine d'ardoise et de pluie (1996 - Folio) et L'autre Verlaine (Gallimard, 2006). Or on découvre, dans ce Tombeau du Capricorne (Gallimard, 2009) un hommage à un autre poète, un grand contemporain qui vécut et mourut dans la discrétion : Paul de Roux. Et c'est très bien :
Entrevoir, c'est tout ce qu'il voulait que les pas restent ouverts au coeur de l'élégie, et pareil au chat,
le font contre la vitre, épuiser les nuages, retrouver la veine de cet inconnu qui va tissant dans les intermittences du jour
et les allers et retours du sang,
poèmes à l'aube après poèmes
des saisons, un chemin bruissant et calme comme un paysage en cours.
... les mots soulignés citant des titres de Paul de Roux lui-même. C'est certainement la partie la plus frappante de ce livre léger et tendre, en rien intimidant, chaleureux au contraire d'invite au poème - et grave, évidemment. Car tout ici vibre en échos d'un grand disparu, qui n'en finissent pas de frapper les parois du coeur et de l'esprit :
Son corps s'en va devant lui tout seul et il le regarde sans étonnement ni effroi,
longer les couloirs de la ville et se perdre,
avec une sorte de demi-sourire, comme celui de l'ange du porche dont il ne se souvient plus.
Il pèse tout juste le poids de son silence.
Eh bien c'est à lire, tout simplement. En prenant tout son temps. Et à relire.
Jean-Marie Perret.

2 commentaires:

LE RAPPEL DES OISEAUX a dit…

Son univers semble si beau qu'on a envie d'y entrer tout de suite...

Marie a dit…

Un bien beau blog, dommage qu'il soit abandonné.