lundi 1 octobre 2007

William Carlos Williams






1883-1963
"Tout n'est
que célébration de la lumière.
Toute la pompe et le cérémonial
des noces,
"Douce Tamise, cours lentement
jusqu'à la fin
de mon chant," -
sont d'un genre identique.
Pour notre mariage, aussi,
la lumière s'était éveillée
et brillait. La lumière !
la lumière attendait
devant nous !
Je crus que le monde
s'était arrêté"...
Cet extrait d'Asphodèle (1954), dans la traduction d'Alain Pailler, donne le ton d'un livre de la grande maturité, où le poète américain se retourne avec émerveillement sur l'amour qui a illuminé son existence. Bilingue, l'édition permet à l'oeil de naviguer dansle vis-à-vis des deux langues, et de vérifier les nuances d'une traduction particulièrement agréable. L'introduction du traducteur souligne la métamorphose du thème d'Orphée, qui travaille ce recueil tout en rigueur et en simplicité : "Chante-moi un chant qui rende la mort tolérable" (Paterson). La douceur s'alliant à la vigueur pour faire de ce poème une oeuvre irréprochable.
Toute la sagesse d'une vie s'y condense :
"Quel pouvoir a la mort, hors le pardon ?
Ou si l'on veut
par son vouloir
ce qui fut lié
peut être défait"...

Jean-Marie Perret
  • William Carlos Williams, Asphodèle suivi de Tableaux d'après Brueghel, biblingue, trad. A.Pailler, Poésie/Points, Seuil, sept.2007.

Aucun commentaire: