mercredi 24 octobre 2007

Pascal Commère








(1951)

Herbe égrenée à quoi songeant, oublieuse
d'un chemin creusé par la mort, c'est à peine
si j'entends le chuintement des roues de ton vélo
l'été après les cours,
il pleut - la rue crachouille, un nom s'est tu
à peine en ressent-on le poids en silence,
rumeur avec toi qui viens ce soir dans un bruit d'herbe,
adolescente passant étonnée, qui repasse
silhouette dans la montée. Bientôt
tu perds souffle un temps et t'attardes. Ton ombre
est une herbe simple qui penche, fait un signe
Ainsi vont trente-huit onzains de la plus belle facture, souples, sensibles et fermes à la fois. Mais l'élégie ci-dessus à une fillette de quinze anscache des humeurs plus diverses : c'est une méditation sur l'herbe, les herbes, ou encore vingt méditations se croisant au gré de promenades vicinales.
Habitué aux chemins versés - leur langage,
à la conversation que tissent entre elles les herbes
quand il a plu, le soleil
fait avant de dormir la tournée des collines...
Où l'on voit que c'est d'une lumière solaire que vit Graminées, cet ensemble modeste et doux, retrouvé dans un cahier des années quatre-vingt dix. Lumière émouvante, pour une superbe réussite.
Jean-Marie Perret
  • Pascal Commère, Graminées, Le Temps qu'il fait, octobre 2007.

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