Ces non-vers de prose tarabustée (au vrai double justification, dans la mise en page du livre), dans lesquels persiste Jean-Pascal Dubost et qu'il signe, nous mènent loin, on ignore où. On est là, dans ses girations si terriblement matérielles que l'esprit s'en mêle, s'enmêle, c'est une machine à faire tourner l'esprit autour d'un centre qu'on n'a point vu. S'il existe. Mais s'il n'existait pas, autour de quoi tournerait-on ?Ce matin j'ai tourné autour de la maison plusieurs fois je tournais en rond je tournais cheminant d'un pas lent dans la neige silencieuse où je voyais des traces, des oreilles de lapin d'abord, et qui se mêlaient à celles des oiseaux, puis, à force, aux miennes, et qui, sur le blanc finalement, me donnaient l'impression d'eux (Les étincelants) -
On aimerait parfois que cette fatrasserie où l'auteur nous plonge se range un peu, nous ordonne, introduise dans un ordre (quel qu'il soit). Architecture. Mais non, pas grand chose à craindre de ce côté-là. Paraissent néanmoins CINQ BLOCS dédiés à l'ami, au poète Antoine Emaz. C'est comme une photo d'Antoine qui dans son brillant refléterait un peu Jean-Pascal - et tout prend sa place :
On fatrasse par ici de bien belles choses.OEUVRE
Une fois posé le mot fatigue des journées pénibles
passées dans un corps de métier pénible ouf peut-
être clope ou chope (sûr) la table et l'oeil au-dehors
un autre se met dans le même en place à son travail
il retrouve un état continu par là son nécessaire
à vivre enchâsse et manouvre et sans relâche sertit
mais surtout pas une oeuvre, un mot à jeter aux morts --
Jean-Marie Perret
- Jean-Pascal Dubost, Fatrassier, Tarabuste, 2007.
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