Dans ce quatrième petit volume publié, comme les précédents, à la Renarde Rouge (éditeur par ailleurs réputé pour ses livres pour la jeunesse), Christine Billard conduit sa quête d'un juste-dire dans le champ de l'indignation. Sa poésie discrète, si sensible aux variations du temps, des silhouettes et des visages, s'élargit ainsi à la disharmonie du monde des hommes. Mais jamais l'amertume n'écarte le poète de sa tâche de célébrer (si peu que ce soit), de chanter (si bas qu'il le faille) :Visage de pouzzolane
modelé dans la lave
La terre est un immense cratère
d'où un dieu en colère
crache des mots de feu
Hommes de peu de foi
vous aurez à répondre
de ce champ de mines
de ce ciel à jamais gris de cendres
transformé en champ de bataille...
... Mais se hisserCes Clématites et ces Ronces de douleurs ont bien du charme, dans leur pitié pour un monde désenchanté, où la poésie garderait en propre néanmoins le suprême privilège de ne pas renoncer à dire, encore et toujours.
sur la pointe des pieds
s'ouvrir au monde.
Jean-Marie Perret
- Christine Billard, Ronce de douleurs, La Renarde Rouge (89510 Véron), 2007.
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